J’ai vu un OVNI hier soir!!!

Hier soir, j’étais chez ma mère; on était dans la cuisine et on potinait sur plein d’affaires banales, comme l’épicerie à faire et la voiture que mon frère planifiait d’acheter. Soudain, on a entendu un immense boum; la maison s’est mise à trembler. Ma mère, la personne la plus peureuse au MONDE, s’est mise à crier en courant en cercle dans la cuisine (je n’exagère pas). 

      Vue devant chez ma mère, piste d’atterrissage idéale d’OVNI!

Quant à moi, la première chose qui m’est venue en tête, étant donné qu’elle vient de déménager à la campagne en face d’un champ, c’est «Yes, 3 semaines à la campagne, pis on a déjà un écrasement de soucoupe volante dans la cour!!». J’ai pris le téléphone, une lampe de poche et je me suis précipité dehors faire la rencontre du troisième type.

Au départ, j’ai seulement remarqué que les fils électriques se balançaient d’une façon louche au dessus de la maison. «Le vaisseau doit s’être coincé dans les fils électriques» que je me suis dit. Je me suis avancé un peu, pour mieux voir E.T., et j’ai constaté qu’il y avait une Jeep qui avait foncé dans le poteau électrique de la maison à côté de la mienne. J’ai entendu une dame demander à un homme s’il y avait des blessés; il a répondu que non. 

911 aussitôt. 

Les secours étaient en route et il n’y avait officiellement pas de blessés. Par contre, la Jeep était complètement détruite. Et là, à partir de ce moment, ça a été le Festival Officiel du Monde est Petit dans les Villages du Québec qui a débuté.

Je me suis vite rendue compte que la Jeep avait complètement détruit une autre voiture, stationnée sur le bord de la route. La voiture usagée dont je parlais avec ma mère; celle que mon frère planifiait d’acheter dans les prochains jours. Il avait appelé le propriétaire pour négocier pas plus tard que le jour même. Négocier ce qui ressemblait maintenant à des retailles de papier d’aluminium mises en petite boule après qu’on ait fait cuire des frites congelées McCain. «Pauvre mon frère», que je me suis dit. 

Puis, le premier répondant est arrivé. C’était le père du conducteur de la Jeep. Hmm, je me demandais aussi, pourquoi il y avait une madame qui avait sauté sur le chauffeur pour l’enlacer en arrivant. C’était clairement sa mère. «Pauvre maman», que je me suis dit. 

Bruit de moteur de tondeuse agressant; il y a un scooter qui s’amène. Il s’arrête devant chez moi, et va voir la scène de l’accident avec curiosité. C’est le cousin du conducteur de la Jeep. «Plus rien qui m’impressionne, là», que je me suis dit. 

J’avais tort, parce qu’au moment où j’ai pris l’initiative de rentrer avec lassitude, c’était le début de la parade de clôture du Festival. Ambulanciers, pompiers, policiers, sex-symbols, se sont mis à défiler devant ma maison. C’était parfait. Il y a même un pompier qui s’est stationné juste devant moi et qui a commencé à enlever ses vêtements. J’ai pas trop compris, mais j’ai pas chiâlé. C’est toujours dans ces moments-là qu’on se réveille, quand on est dans un rêve. 

Mais rassurez-vous, ce n’était pas un rêve. Je le sais, parce que dans un rêve, j’aurais probablement été en tenue de soirée, alors que dans la réalité, je portais les vieux joggings de sport de mon frère et un coton ouaté à capuchon gris (vous savez, la pire couleur de coton ouaté). C’est pas grave. Tout ça m’aura appris à porter mes beaux pyjamas même chez ma mère. Parce qu’on sait jamais quand, en pleine nuit, s’échouera un OVNI dans son jardin; pas plus qu’on sait quand surgira l’homme de sa vie pour nous donner un coup de main.